Les pathologies de l’oreille

Qu’elles sont-elles ? Est-ce possible de les éviter ? Peut-on les soigner ? Voici un tour d’horizon des pathologies qui peuvent vous affecter, dont une prise en charge précoce peut, dans certains cas, réduire la gravité.

Les otites

 Qui n’a jamais eu « mal aux oreilles » ?  Dans tous les cas, c’est douloureux et fort désagréable. Les otites se distinguent en trois catégories :

Les otites externes

L’otite externe est d’origine bactérienne dans 90% des cas, donc causée par la prolifération de germes. Rarement, elle peut être mycosique.

L’inflammation se situe au niveau du conduit auditif externe (du pavillon de l’oreille jusqu’au tympan).

Elle peut survenir à cause de facteurs comportementaux et environnementaux inadaptés :

  • Grattages fréquents et intempestifs du conduit auditif externe

  • Utilisation répétée de cotons-tiges

  • Lavage brutal de l’oreille

  • Utilisation de produits irritants au moment de la toilette

  • Un bouchon de cérumen volumineux et dur

Et dans une autre mesure, à cause de l’anatomie du conduit auditif externe, trop court, trop long, coudé, poilu…

Le plus souvent, le médecin vous prescrira l’instillation de gouttes antibiotiques directement au creux de l’oreille (ou antifongiques si elle est d’origine mycosique), sur une durée habituellement comprise entre 7 à 10 jours, ainsi qu’un traitement de la douleur par le paracétamol.

Les otites moyennes aiguës

L’otite moyenne aiguë fait souvent suit à une rhinopharyngite. Elle est d’origine virale (30 à 40% des cas) ou bactérienne (60 à 70% des cas). Généralement, ce type d’otite sera associée à une fièvre supérieure à 38°C.

Si le tympan est rouge, sans épanchement, l’otite moyenne aiguë congestive est d’origine virale. Votre médecin vous administrera probablement simplement un antalgique pour soulager la douleur. Elle guérira spontanément, sans traitement antibiotique, d’où la nécessité de consulter votre médecin pour établir le diagnostic.

Si le tympan est opaque, congestionné et bombé, il peut finir par se perforer et des sécrétions jaunâtres peuvent s’écouler par le conduit auditif externe. L’otite moyenne aiguë purulente est d’origine bactérienne et traitée avec des antibiotiques, voire des anti-inflammatoires pour soulager la douleur.

Les otites séreuses ou séromuqueuses

L’otite séreuse est une inflammation chronique de la muqueuse de l’oreille moyenne, avec présence d’un épanchement dans la caisse du tympan. Il n’y a pas de perforation du tympan, généralement pas de fièvre non plus ni de douleur.

L’otite séreuse guérit généralement spontanément, en quelques mois, même si elle peut engendrer une perte d’audition temporaire.

L’ostopongiose

On l’appelle aussi « otosclérose ». Cette maladie touche plus fréquemment les femmes et apparaît généralement à l’âge adulte. La prévalence est de 2 à 3 personnes sur 1000 et dans 50% des cas. D’origine génétique, la maladie évolue lentement et progressivement.

L’otospongiose est une maladie due au développement anormal de la chaîne des osselets (autour de l’étrier voire de la cochlée dans certains cas rares), causant une surdité, unilatérale ou bilatérale dans la majorité des cas.

Les symptômes majeurs sont souvent les acouphènes, parfois les vertiges.

On peut proposer aux patients atteints d’otospongiose plusieurs traitements, des médicaments à l’intervention chirurgicale, en passant par l’appareillage comme alternative à la chirurgie. Le diagnostic de l’ORL est indispensable.

La maladie de Ménière

Est-ce que la maladie de Ménière a été inventée par monsieur Ménière ? Pas tout à fait, on n’invente pas les maladies, on les découvre et on les nomme. C’est le français Prosper Ménière qui, en 1861, a été le premier médecin à en décrire les symptômes : vertiges, acouphènes, perte auditive fluctuante, sensation de pression ou de plénitude auriculaire, etc.

Dans 80% des cas, les deux oreilles sont touchées. Ces symptômes surviennent brutalement et par crises. Avec le temps, la maladie finit par se stabiliser chez la plupart des personnes atteintes, et parfois, les patients atteints souffrent à terme d’une perte d’audition définitive plus ou moins importante et/ou de troubles de l’équilibre quasi permanents.

A ce jour, on ne connaît pas très bien les origines de la maladie. Les études supposent plusieurs hypothèses comme les allergies, une réaction à un traumatisme ou à un virus, le dérèglement du système immunitaire…

Elle touche aussi bien les femmes que les hommes, mais plutôt les adultes entre 40 et 60 ans. La prévalence de cette maladie est de 7.5 cas sur 100 0000 personnes en France.

Quelques pistes pour limiter les symptômes et mieux-vivre avec la maladie de Ménière : s’appareiller d’aides auditives, rééduquer le vestibule (situé dans la cochlée), équilibrer son alimentation, tenir un calendrier des crises et vertiges pour comprendre les facteurs déclenchants éventuels…

Dans tous les cas, il vous faudra consulter un spécialiste pour établir un diagnostic précis.

Le saviez-vous ?

Lara Fabian, Jessie J, Hoshi, Ryan Adams… toutes ces célébrités sont atteintes du syndrome de Ménière.

Le cholestéatome

Le cholestéatome est une croissance anormale de tissu squameux dans l’oreille moyenne et/ou la mastoïde, derrière le tympan. Bien qu’il ne soit pas cancéreux, il peut causer des dommages graves en raison de sa capacité à éroder les os et les structures environnantes, entraînant des complications sévères : une destruction lente de l’os avec risque de paralysie faciale, de vertiges, de perte d’audition (parfois irréversible), de méningite voire d’abcès du cerveau.

Les symptômes révélateurs peuvent être : écoulements odorants et persistant de l’oreille, douleurs auriculaires, perte auditive, sensation de plénitude dans l’oreille, vertiges, acouphènes

Il est très souvent nécessaire de pratiquer une opération chirurgicale pour éliminer la croissance anarchique de l’épiderme. La surdité, elle, sera traitée par le port d’aides auditives.

Le neurinome

Le neurinome, également connu sous le nom de schwannome ou neurilemmome, est une tumeur bénigne qui se développe autour des nerfs cochléo-vestibulaire, responsable de l’audition et de l’équilibre. Bien que bénigne, cette tumeur peut causer, en raison de sa localisation et de sa taille, des paralysies faciales, des troubles de l’équilibre, des pertes d’auditions…

On le découvre justement souvent dans le cadre de perte d’audition, de vertiges ou encore d’acouphènes. Un examen ORL complet est nécessaire, ainsi qu’une IRM cérébrale.

Pour l’ôter, une intervention chirurgicale est la plupart du temps indispensable. Le traitement de la perte d’audition impliquera un appareillage auditif.

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